Jules Claude Ziegler Langres, 1804 – Paris, 185611 février 1830
Crayon graphite, pierre noire, estompe, rehauts de craie blanche H. 29,5 ; L. 22 cm
Signé, daté en bas à droite, au crayon : J-Z-/le 11fevrier/1830.
Achat, 2013
MVR2013.9.1
Figure centrale du Romantisme, l’image de Victor Hugo s’est construite dans l’imaginaire collectif autour de ses portraits et de leur évolution, en façonnant l’image du grand homme. Elle évolue du jeune homme romantique popularisé par la lithographie de Devéria de 1829, à celle du démiurge au grand front célébré au milieu du siècle par les photographies lors de son exil à Guernesey pour aboutir au visage du vieillard à barbe blanche du portrait de Léon Bonnat, à la fois patriarche de la nation et allégorie du Temps.
Le portait lithographié par Rattier d’après Jules Ziegler que diffuse le journal La Silhouette en 1830 fait partie des effigies de jeunesse, alors que Hugo assoit sa notoriété et sa place prépondérante dans le Romantisme. Réalisé à un moment charnière de la carrière du grand écrivain, alors qu’il est en pleine production de sa pièce de théâtre Hernani, véritable manifeste artistique, ce dessin, matrice du portrait lithographié, constitue donc un témoignage de premier ordre pour l’histoire du Romantisme. Ziegler nous donne ici l’image d’un écrivain autant que d’un notable, campé fièrement dans sa redingote, arborant sa légion d’honneur, stylisant la figure du nouveau maitre de la littérature moderne.
Mais si ce portrait dés sa parution fait office de nouvelle image officielle popularisée par la presse, il n’en n’est pas moins une vision intime, due au crayon d’un ami.