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Les mots du romantisme | Les souffrances du coeur

 
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Musée de la Vie romantique: adresse et horaires

Hotel Scheffer-Renan
16, rue Chaptal
75009 Paris

Téléphone :
+33 (0)1 55 31 95 67

Horaires d'ouverture :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

Accès :
Métro : Saint-Georges (ligne 12), Pigalle (ligne 2 ou 12), Blanche (ligne 2)

Les mots du Romantisme
| LES SOUFFRANCES DU COEUR |

« Après avoir souffert, il faut souffrir encore ;
        Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé. »
Alfred de Musset, La Nuit d’Août, 1836.

 
Marguerite au rouet de Ary Scheffer, vers 1831  | La dernière scène de Lelia de George Sand de Eugène Delacroix, 19e s.

Tout commencerait par une prédisposition, celle d’une jeunesse exaltée dont les désirs immenses ne peuvent s’exercer sur aucun objet, ce que Chateaubriand, dans le Génie du Christianisme, nomme le vague des passions et qu’il résume en une phrase devenue célèbre : « on habite avec un cœur plein, un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout » (1).
Il suffira ensuite d’une étincelle pour faire naître les émotions les plus vives qui sommeillaient encore. Un coup de foudre, par exemple, dont l’expression fait son apparition, dans le registre des sentiments, au XVIIIe siècle, associée à la découverte des propriétés de l’électricité. Dans Les affinités électives en 1809, Goethe emprunte à la chimie pour expliquer ce phénomène irrépressible qui attire et repousse les personnages de son roman.
Stendhal en appelle aux sciences de la nature pour décrire l’amour véritable, à travers un phénomène qu’il nomme la cristallisation et où l’être réel et aimé est revêtu de toutes les perfections.
Ainsi un cœur pur et innocent se trouve d’autant plus désarmé lorsque vient le temps de la désillusion et certaines blessures ne semblent pouvoir se résorber que dans l’anéantissement.

Au XIXe siècle, la passion amoureuse impose un nouveau code qui s’affranchit des contraintes de la morale et des institutions. Elle s’accompagne aussi d’un sentiment de culpabilité, de honte, voire d’impossibilité qui façonne les comportements.
L’amour romantique est une maladie de l’âme car la passion qui l’anime résonne avec souffrance.
Véritable aliénation, la passion reste cependant préférable à toute forme de compromis pour les romantiques. Ainsi le jeune Werther condamne volontiers « les âmes tièdes, sages ou l’amour raisonnable, réglé comme les comptes d’un apothicaire » (2).
Paradoxalement, la souffrance de la passion n’exclut pas une certaine joie, une effusion, un lyrisme même. À l’heure où se développe la culture de l’introspection, des journaux intimes et de l’écriture de soi, toutes les palpitations du cœur, finement observées, nécessitent des larmes abondantes. C’est au creux de la dépression que s’opèrent la catharsis et le renouveau de l’être. Comme l’écrit Lamartine « J’étais ivre d’amour, et j’étais séparé de ce que j’adorais : les tortures de mon cœur étaient multipliées par celle d’un autre cœur. Je souffrais comme deux, et je n’avais que la force d’un… Une nuit, je me levai, je rallumai ma lampe et j’écrivis ce gémissement ou plutôt ce rugissement de mon âme. Ce cri me soulagea : je me rendormis. Après, il me sembla que je m’étais vengé du destin par un coup de poignard » (3).

Texte de Catherine de Laborderie, conférencière

(1) Génie du christianisme de François René de Chateaubriand, 1802
(2) Les souffrances du jeune Werther de Johann Wolfgang Von Goethe, 1774
(3) Méditations poétiques de Alphonse de Lamartine, extrait des Oeuvres complètes, 1860

 

Conditions d'accueil du musée

Le musée de la Vie romantique et le salon de thé Rose Bakery sont ouverts tous les jours sauf le lundi.
Le musée est ouvert de 10h à 18h et le salon de thé de 10h à 17h30.
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