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Les mots du romantisme | Le fantastique

 
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Musée de la Vie romantique: adresse et horaires

Hotel Scheffer-Renan
16, rue Chaptal
75009 Paris

Téléphone :
+33 (0)1 55 31 95 67

Horaires d'ouverture :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

Accès :
Métro : Saint-Georges (ligne 12), Pigalle (ligne 2 ou 12), Blanche (ligne 2)

Les mots du Romantisme
| LE FANTASTIQUE |

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Le fantastique a connu bien des métamorphoses au cours de son histoire. Jouant de l’extraordinaire, en rupture avec un monde familier, il convoque une suite d’images parmi lesquelles des sorcières, des vampires, des spectres et autres cauchemars. S’il déchaîne les passions et affole la critique, une grande confusion demeure sur l’emploi du terme et rend difficile toute tentative de définition.
En littérature, le fantastique prendrait sa source dans les romans gothiques anglais et leur goût pour le macabre. Associé au surnaturel, il évoque souvent un passé lié aux superstitions, dont témoignent les contes populaires appelés Märchen en Allemagne ou encore les vieilles légendes écossaises chères à Walter Scott. À moins qu’il ne vienne de plus loin encore à travers les contes orientaux comme Les mille et une nuits

L’étrange et l’étranger offrent de nouveaux horizons comme une réponse aux aspirations spirituelles d’une époque qui s’oriente pourtant vers des valeurs matérielles.
L’artiste romantique, lassé de trop de réalité, s’adonne parfois aux errements de l’imagination, au gré de sa fantaisie et de ses caprices. Ses œuvres échappent au contrôle de la raison et donnent forme aux fantasmes. Charles Nodier invente d’ailleurs en 1821 le terme de frénétique pour désigner une certaine littérature fondée sur le goût de l’atroce et la recherche d’une émotion violente.

Depuis la fin du XVIIIe siècle, tout ce qui a trait au fantastique attire les foules : dès 1798, on se précipitait au pavillon de l’Échiquier pour frissonner devant les Fantasmagories du physicien Robertson, ces images lumineuses et mobiles réalisées à partir du fantascope, projetant un monde peuplé de fantômes et de revenants.
Ces projections imaginaires auront une influence sur l’art romantique, tout comme les textes d’auteurs dont on redécouvre l’originalité et la liberté : L’Enfer de Dante, la féérie et folie de Shakespeare, les visions de Byron. Tandis que se développe parallèlement, pour illustrer cette littérature, l’estampe et son art du noir et blanc qui accentue le contraste des ombres et des lumières pour mieux déréaliser l’espace qu’il fait naitre et en démultiplier les effets.

Les formes utilisées en littérature comme dans les autres domaines artistiques se réclament du grotesque et de l’arabesque, elles sont faites de rapprochements surprenants, de combinaisons fortuites, ou d’un enchevêtrement qui vise à perdre le lecteur ou le spectateur qui s’y aventure. Elles transgressent les règles et suscitent un rejet violent de la part des classiques et des arbitres du goût. Le pas est bientôt franchi d’en accuser cette nouvelle génération qui s’en inspire et qui fait sa révolution autour de 1830 : les romantiques ! Berlioz avec sa Symphonie fantastique résume à lui seul le phénomène. Il propose à l’auditeur des visions faites de ruptures et de déformations inattendues, « un chaos organisé ».
Le fantastique se distingue désormais des genres voisins que sont le merveilleux et le féérique. A la faveur de la traduction des nouvelles de Hoffmann et de Poe (1), le lecteur découvre que le monde imaginaire se loge non plus dans un au-delà lointain et inaccessible mais au cœur même du quotidien. La vision intérieure a désormais autant de réalité que le monde extérieur. Cette découverte aboutira quelques décennies plus tard au concept de l’inquiétante étrangeté que Freud élabore en s’appuyant notamment sur la nouvelle de l’Homme au sable de Hoffmann.

Texte de Catherine de Laborderie, conférencière

(1)    Les contes fantastiques E.T.A. Hoffmann et Histoires extraordinaires E.A. Poe

- Lénore ou les morts vont vite, Ary Scheffer vers 1830 - Musée de la Vie romantique
- Manfred et l’esprit, Charles Bathélémy Jean Durupt, 1831 - Musée de la Vie romantique 

 

Conditions d'accueil du musée

Le musée de la Vie romantique et le salon de thé Rose Bakery sont ouverts tous les jours sauf le lundi.
Le musée est ouvert de 10h à 18h et le salon de thé de 10h à 17h30.
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