Musée de la Vie romantique: adresse et horaires
Hotel Scheffer-Renan
16, rue Chaptal
75009 Paris
Téléphone :
+33 (0)1 55 31 95 67
Horaires d'ouverture :
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les lundis et les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.
Accès :
Métro : Saint-Georges (ligne 12), Pigalle (ligne 2 ou 12), Blanche (ligne 2)
Le musée de la Vie romantique, témoin d'un renouvellement artistique au début du XIXe siècle
Le romantisme naît à la fin du XVIIIe siècle et touche toute l’Europe. Il se construit autour de principes tels que la sensibilité, l'expression des sentiments et la mélancolie. Le mouvement voit le jour avec des figures phares : Lord Byron (1788-1824) devient le modèle du poète romantique au destin tragique et Goethe (1749-1832) contribue au renouvellement de la sensibilité en littérature.
La France constitue un pôle majeur du romantisme dans les années 1830. Le romantisme français, héritier de la Révolution, se confronte au classicisme qui règne dans les arts au début du XIXe siècle. Chaque pays s’approprie ainsi la sensibilité romantique et son nouveau rapport au monde en fonction du contexte politique, culturel et social local.A cette époque Paris est un centre incontournable de la création artistique. L’évocation de Paris devient un topos littéraire romantique : labyrinthe, lieu de promenade et d’errance, espace où l’intime et les apparences se mêlent, où le privé et le public s’enchevêtrent. Paris est alors divisé entre rive gauche et rive droite. Rive gauche, les universités et les pensions d’étudiants où viennent vivre les bourgeois provinciaux ; rive droite les journaux, théâtres, cafés et restaurants. C’est de ce côté de la Seine que naît le quartier romantique par excellence, la Nouvelle Athènes.
Ce quartier, dans lequel se situe le musée de la Vie romantique, se développe pleinement à partir de 1830. Ponctué de bâtiments néoclassiques, il accueille artistes, écrivains et comédiennes.
Le musée de la Vie romantique, un lieu de fraternité des arts
Le classicisme prône la séparation entre les arts (Lessing, Laocoon, 1766). Le romantisme, au contraire, recherche la fusion afin d’aboutir à un art absolu et total : les romantiques envisagent en effet le monde comme une totalité organique. Les arts peuvent se mêler et se nourrir les uns des autres. C’est ce que le musée de la Vie romantique souhaite montrer à travers son accrochage.
Ainsi les peintres et les sculpteurs puisent leurs sujets dans la littérature : roman, théâtre et poésie deviennent de nouvelles sources d’inspiration ; Shakespeare, Byron et Walter Scott sont illustrés sur tous les supports. Il en va de même pour la musique : les compositeurs travaillent en puisant dans les arts visuels et la littérature.
Ary Scheffer, peintre de la famille royale, loue une propriété rue Chaptal et fait construire deux ateliers, l’un pour créer, l’autre pour recevoir. Ce lieu est emblématique de la fraternité des arts à l’époque romantique. Ary Scheffer tient salon le vendredi, et accueille de nombreux intellectuels et artistes comme Delacroix, George Sand, Chopin, Pauline Viardot et Ernest Renan. L’historien et critique d’art Charles Blanc livre un précieux témoignage de l’harmonie entre les arts qui règne à l’époque au sein des ateliers :
«Si jamais nous avons senti les liens mystérieux qui unissent les deux arts, c’est là, c’est dans cet atelier. A qui contemplait la Francesca, la Sainte Monique, le Christ à la Tentation, tel andante de Mozart, tel accent de Mme Viardot faisait passer directement à l’âme certains détails de sentiment que l’œil seul ne lui transmettait pas, et d’un autre côté, ces nobles lignes, ce luxe idéal répandu sur ces toiles, préparaient merveilleusement l’esprit aux profondeurs et aux audaces de la pensée musicale. »
Ch. Blanc, Album des peintres de l’Ecole française, 1863, Paris, Librairie Renouard, p.14.
Les inspirations des artistes romantiques : retrouvez leurs thèmes de prédilection dans les salles du musée de la Vie romantique
Les sources d’inspiration des romantiques et leurs thèmes de prédilection diffèrent de la période précédente, tournée vers le classicisme : à la mythologie antique, les artistes préfèrent le Moyen Age, l’Orient, les tragédies shakespeariennes et les légendes fantastiques.
Une statuette en bronze représentant Jeanne d’Arc, œuvre de Marie d’Orléans, montre ce romantisme marqué par un intérêt pour l’histoire nationale, et notamment la période médiévale. Jeanne d’Arc devient à cette époque une figure particulièrement représentée.
Les artistes puisent leurs sujets dans la littérature : Walter Scott, Byron, Goethe, ou encore Dante et Shakespeare. Ary Scheffer illustre notamment le Faust de Goethe dans ses toiles. La sculpture ne fait pas exception : le musée de la Vie romantique conserve un bronze de Jean-Jacques Feuchère représentant Satan, un sujet prisé des écrivains de l'époque.
La nature devient une source majeure d’inspiration, en tant que reflet de l’intériorité de l’artiste. Représenter la nature lui permet d’extérioriser ses sentiments, le plus souvent une profonde mélancolie ou un état méditatif. George Sand met au point une technique d’aquarelle appelée dendrite, qui lui permet de créer de petits paysages, exposés dans le petit salon bleu.
Le tableau intitulé Don Juan et Haydée, peint par Marcel Saunier en 1842, témoigne d’un Orient qui fascine les romantiques, qui en font un thème récurrent, mettant en scène des personnages dans des intérieurs exotiques et fantasmés.
Le fantastique est un autre thème majeur de la période romantique. Les artistes privilégient les histoires sombres et tragiques, à l’instar d’Ary Scheffer dans son tableau Lénore, les morts vont vite (1830), exposé dans l’atelier-salon. Cet aspect du mouvement, appelé « romantisme noir » est aussi illustré par Charles-Barthélémy Durupt avec Manfred et l’esprit (1831).
L’engagement politique des artistes, enfin, marque la période romantique. Les artistes prônent la liberté et celle-ci, comme l’affirme George Sand, passe en premier lieu par l’éducation. Cette écrivaine, dont vous pouvez découvrir la vie à travers ses souvenirs conservés au musée, a notamment fondé un journal politique en 1848, La cause du peuple.